En juin dernier, Richard Branson lançait le « Blockchain Summit ». L’évènement a vocation à résoudre des problématiques économiques et sociales en s’appuyant sur la technologie du Blockchain. Issu du secteur financier et connu du grand public grâce à la monnaie virtuelle Bitcoin, le Blockchain est une technologie pour le stockage et la transmission d’informations sécurisées et cryptées.
Afin de comprendre le Blockchain, on peut l’assimiler à une base de données extensible (une chaine de blocs successifs de transactions), décentralisée (car basée sur le peer-to-peer) et infalsifiable, où chacun de ses utilisateurs aurait à la fois un droit de vérification/validation sur les transactions et l’assurance de la fiabilité de ces dernières. Si le Blockchain a initialement été utilisé pour la monnaie digitale, elle ouvre désormais des perspectives dans quasiment tous les domaines transactionnels.
Aujourd’hui, la décentralisation des systèmes d’information et des postes de travail permise grâce à la mobilité peut permettre au Blockchain de se généraliser à tous les secteurs. Cette technologie présente, en effet, les avantages suivants pour n’importe quelle organisation : transparence, sécurité des données, traçabilité, possibilité accrue d’analyse des données (Big Data), rationalisation des coûts liés à l’infrastructure IT, optimisation des échanges internes et externes dans le système d’information, optimisation des processus métier grâce à l’automatisation des différentes transactions, et temps dégagés pour les collaborateurs pour se concentrer sur d’autres missions à valeur ajoutée.
Le Blockchain, une révolution ?
Le Blockchain peut donc facilement apparaitre comme la nouvelle technologie incontournable pour l’entreprise. De nombreuses études avancent d’ailleurs son avènement à partir de 2020. Peut-on alors parler d’une technologie « disruptive » qui viendrait suppléer les solutions de gestion des systèmes d’information actuelles ?
On évoque le terme de disruption lorsqu’une nouvelle technologie ou un nouveau concept bouleverse le modèle existant. Dans le secteur des services, Uber et Airbnb sont de parfaits exemples de disruptions où les modèles traditionnels sont largement remis en cause par des modèles collaboratifs, et cela grâce à la technologie.
En ce qui concerne le Blockchain, la question peut effectivement se poser. Cependant, plus qu’une technologie « concurrente » de celle utilisée pour la gestion des données dans une solution de gestion type ERP, le Blockchain peut davantage être une technologie renforçant la puissance de l’ERP. En effet, aujourd’hui, les solutions de gestion répondent entièrement aux besoins métier des entreprises en s’adaptant à leurs problématiques. Or, pour qu’un projet de Blockchain fonctionne, quel que soit le secteur d’activité pour lequel il serait déployé, il se doit d’être standardisé. C’est pourquoi, notamment pour le secteur industriel, l’ERP continuera de prédominer grâce à son expertise métier.
En revanche, le Blockchain peut décupler la puissance de la solution de gestion de l’entreprise. De plus en plus d’entreprises industrielles s’appuient déjà sur cette technologie pour optimiser certains processus métier en permettant l’exécution de tâches avec des règles et objectifs définis.
Dans le secteur de la Supply Chain par exemple, le Blockchain assure une traçabilité instantanée, optimale et inaltérable pour les entreprises dont l’activité ne peut être intégrée, de bout en bout, dans une seule solution de gestion. C’est notamment le cas pour la gestion des pièces détachées ou encore pour l’industrie alimentaire, deux secteurs où la traçabilité et la fiabilité des données sont particulièrement importantes.
Pour la relation client, le Blockchain assure une confidentialité inébranlable des données utilisateurs. Cette confiance permise par la sécurité des données va même au-delà de la relation client. S’appuyer sur le blockchain est le gage, pour l’entreprise, d’avoir une maitrise totale quant à la provenance de ses matières premières et de ses produits.
Dans le secteur de la production
Le Blockchain est également de plus en plus déployé pour le secteur de la production. Aux Etats-Unis, par exemple, la technologie est utilisée pour gérer la production d’énergie et sa redistribution. La gestion des équipements connectés (machine-to-machine) peut aussi être un cas concret d’application de l’utilisation du Blockchain. Combinée à cette technologie, l’Internet of Things pourrait révolutionner de nombreux secteurs et offrir des perspectives d’innovation et de productivité très prometteuses aux entreprises utilisatrices. En effet, les équipements connectés peuvent, grâce au Blockchain, communiquer entre eux et prendre des décisions stratégiques sans la nécessité d’intervention d’un collaborateur.
Blockchain et ERP ne sont donc pas indissociables, bien au contraire. Couplé à une solution de gestion complète, le Blockchain peut permettre aux entreprises de rentrer pleinement dans l’industrie 4.0 en renforçant la connivence entre le numérique et l’industrie.