Tous les ans depuis 1998, le Beloit College dans le Wisconsin mène une étude sur les nouvelles recrues et observe les changements générationnels d’une année sur l’autre. L’idée à l’origine était d’adapter l’enseignement des professeurs de ce collège aux changements. Aujourd’hui, ces observations sont reconnues et font référence dans le monde entier en matière de nouvelles normes. Ou comment les choses changent fortement avec les générations suivantes. Parce que leurs besoins sont si différents, les nouvelles générations demandent d’autres types de services ou modes d’interaction. Elles sont influentes et conduisent les mutations, et cela a un impact direct sur les entreprises.
Avant de faire un petit saut dans le futur, commençons par prendre un peu de recul et regardons ce que nous faisons déjà aujourd’hui…
Nous l’oublions trop souvent mais le PC a révolutionné le monde de l’entreprise à son apparition dans les années 80. Aujourd’hui, imagineriez-vous votre entreprise sans internet ? Qui ne consulte pas ses mails professionnels sur un smartphone ou une tablette ? Les réseaux sociaux et outils de collaboration tels que Skype ou Yammer, voire même Facebook sont, aussi, maintenant très présents dans les entreprises. Selon un récent sondage, 74 % des entreprises interrogées disent utiliser des services Cloud. Cela était peu imaginable il y a encore 5 ans.
Transposons-nous maintenant dans l’avenir, pour essayer d’anticiper les révolutions technologiques que nous utiliserons dans un horizon plus ou moins proche.
L’une des plus importantes révolutions technologiques dans le monde de l’industrie est sûrement l’impression 3D. Des pièces industrielles sont aujourd’hui imprimées en 3D : Airbus a déjà imprimé plus de 1 000 pièces pour son A350. Et cela va révolutionner l’industrie manufacturière, les processus de production, la chaine d’approvisionnement, la propriété intellectuelle, etc…
Un des sujets les plus cités dans le monde de l’informatique est « The Internet of Things » c’est-à-dire l’internet des objets. Nous imaginons souvent le monde de demain comme un monde ou tout serait connecté, de notre montre jusqu’à notre machine à laver ou notre réfrigérateur. Ce serait aussi évidement le cas pour les équipements industriels ou les grandes infrastructures (lignes électriques, pipelines, réseaux ferrés, etc…). Ces équipements pourront donc, par Internet, envoyer des données et recevoir des commandes, des instructions. Ces équipements pourront aussi, à termes, communiquer entre eux, afin par exemple d’optimiser une ligne de production ou pourquoi pas, de proposer des recettes réalisables en fonction des produits arrivant bientôt à expiration dans votre réfrigérateur.
Autre sujet, la réalité augmentée. Elle est déjà présente. Par exemple, Japan Airlines a équipé ses techniciens de maintenance de lunettes connectées et d’oreillettes. Pour les réparations délicates, un expert peut donc voir tout ce que l’opérateur a sous les yeux et le guider par la voix mais il peut aussi lui montrer les gestes à réaliser, l’opérateur peut voir les mains de l’expert dans ses lunettes connectées. C’est un exemple très parlant de partage d’expérience grâce aux objets connectés et à la réalité augmentée. Résultat : des opérations de maintenance plus rapides et l’enregistrement des données relevées directement dans le système d’information.
D’autre part, le Big Data est un sujet d’actualité qui est très lié aux objets connectés et à la réalité augmentée. Cette technologie analyse l’hyperinflation numérique, qui se traduit par des masses gigantesques et difficilement gouvernables (au plan individuel comme au plan politique) de données. Par exemple les réseaux sociaux “mettent en données” des aspects de nos vies : Facebook nos amis, Twitter nos pensées et LinkedIn nos contacts professionnels. Mais ce phénomène ne se limite pas aux réseaux sociaux ; il s’étend à de multiples industries où les objets connectés permettent notamment de capter et d’analyser des données pour en déduire de nouvelles opportunités commerciales. Par exemple, dans l’industrie automobile un véhicule connecté peut mettre en données nos comportements de conduite, les opérateurs télécoms mettent en données nos habitudes de communication, etc… L’analyse du Big Data permet donc la récolte et l’utilisation d’informations au quotidien, et transforme ces données capturées en quelque chose de compréhensible, un atout précieux.
Les objets connectés doivent passer de 1,3 milliards aujourd’hui à 12,5 milliards à l’horizon 2020. Et les données générées par des objets connectés ont augmentées de 22 fois en 5 ans entre 2011 et 2016. Il y a énormément de données, représentant d’innombrables nouvelles opportunités déjà exploitées ou en devenir, et ce dans des domaines extrêmement variés.
Une autre technologie qui bouleverse et bouleversera les entreprises est l’intelligence artificielle. Depuis plusieurs mois, c’était l’un des sujets phares. Facebook annonçait, d’ailleurs, en juin 2015, la création d’un laboratoire d’intelligence artificielle. Reposant sur le “deep learning” – un système d’apprentissage basé sur des “réseaux de neurones artificiels” – les travaux de ce laboratoire doivent permettre de développer des programmes innovants de reconnaissance d’objets divers (sons, images, vidéos, etc). Des programmes capables à terme d’apprendre par eux-mêmes, à partir de volumes de données énormes.
En couplant le Big Data à l’intelligence artificielle, nous pourrons bénéficier d’une assistance intelligente ultra personnalisée. Très concrètement et dans un avenir proche, cela pourrait se traduire par des écrans s’ouvrant automatiquement en fonction de ce que vous avez à faire dans votre logiciel. Nous pourrions aussi automatiser certaines décisions que nous avons à prendre, et qui reposent sur des analyses de données et un retour d’expérience. Mais l’intelligence artificielle a aussi d’autres applications très concrètes dans notre quotidien comme l’assistant personnel que l’on retrouve dans les smartphones et tablettes. Cela nous amène donc à de nouvelles expériences utilisateur, de nouvelle manière d’interagir avec nos smartphones. Et, au-delà des applications simples de la vie privée de types “quel temps fera-t-il demain ?” ou “où trouver un magasin de cupcakes dans Paris ?”, les technologies de reconnaissance vocales associées à l’intelligence artificielle ouvrent des possibilités particulièrement prometteuses.
Le corolaire à toute vraie révolution technologique est la disruption. Repérer ce qui fige la pensée, la convention, puis la remettre en cause par une idée en rupture. Dans notre monde réel, la disruption a bouleversé des modèles économiques établis : Airbnb dans l’hôtellerie, Netflix dans la location de vidéos, Apple dans la téléphonie mobile, Google avec ses voitures autonomes ou encore Tesla et ses batteries électriques qui font vaciller l’industrie pétrolière.
Depuis la nuit des temps les révolutions technologiques ont impacté le monde de l’entreprise. Les entreprises qui n’ont pas saisies ces évolutions ont disparu, celles qui les ont intégré intelligemment sont encore bien plus fortes aujourd’hui. Il est donc réellement possible de tirer profit des révolutions technologiques.
Résidence étudiante
Très intéressant article. C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai lu votre article.