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L’évolution de la demande des consommateurs et les nouvelles opportunités de production des énergies renouvelables conduisent les entreprises énergétiques à investir dans des sources alternatives, moderniser leurs infrastructures et chercher de nouvelles sources de revenus. Que ce soient les entreprises énergétiques ou de services publics, toutes vont devoir se tourner vers des infrastructures intelligentes, l’intégration de nouvelles technologies et des plateformes d’analyse des données. Colin Beaney, Directeur Energy & Utilities chez IFS, explique comment les entreprises énergétiques peuvent tirer parti des grandes tendances qui façonneront leur marché pour les prochaines années.

2017: les fournisseurs traditionnels d’énergie vont adopter l’esprit “start-up’’ pour se tourner vers les énergies renouvelables

Les énergies renouvelables comptent désormais pour plus de la moitié des capacités de production mondiale d’énergie. Sur les cinq prochaines années, ce marché augmentera de 13% de plus que ce qui avait été prévu l’année dernière, grâce notamment à l’énergie éolienne et solaire. Les fournisseurs d’énergie cherchent désormais à décentraliser leurs capacités et à se diversifier avec les énergies renouvelables. L’enjeu pour eux est de moderniser leur entreprise et d’assurer leur modèle économique pour les prochaines décennies.

Jusque-là, les fournisseurs traditionnels ont modernisé leurs opérations et se sont démarqués de leurs concurrents en se dotant de cellules R&D dédiées pour expérimenter et valider de nouvelles opportunités. Mais ces acteurs traditionnels sont aujourd’hui bousculés et concurrencés sur leur marché par de nouveaux entrants et notamment, par des start-up. Dans ces conditions, protéger les sources de revenus (sans parler de les accroître) est un enjeu tel que de nombreuses entreprises ne peuvent plus se permettre de s’appuyer sur un département innovation unique si elles veulent rester compétitives.

Pour se tourner plus rapidement vers le secteur des énergies renouvelables – qu’elles soient terrestres, marines, éoliennes ou solaires, et quel que soit le lieu où les exploiter – les fournisseurs traditionnels doivent envisager la création d’une business unit dédiée ou d’une entité financière indépendante entièrement tournée vers les énergies renouvelables. En d’autres termes : lancer une nouvelle entreprise depuis la base, et le faire vite.

Pour y parvenir, ils auront besoin d’être plus agiles, d’être en mesure de déployer rapidement une nouvelle organisation et de nouvelles plateformes techniques qui, pour des raisons de rapidité et de coûts (plus opex que capex) seront probablement basées dans le Cloud. Cela implique de repenser les processus clés tels que la finance, la planification des ressources, le support des services sur le terrain, la gestion des actifs et la supply chain, et de les déployer en quelques semaines tout en leur donnant des fonctionnalités évolutives et modulables. Et pour ce faire, ces entreprises traditionnelles doivent adopter un état d’esprit start-up.

2017: le consommateur reprend le pouvoir, les fournisseurs d’énergie doivent devenir des fournisseurs de mode de vie

Nous assistons aujourd’hui à l’avènement d’un tout nouvel écosystème énergétique. Le cabinet IDC prévoit que d’ici 2020, 2,5 GW d’électricité seront générés par 20% des 500 plus grandes entreprises mondiales (donc pas des entreprises énergétiques traditionnelles). Si l’on ajoute à cela les consommateurs possédant leurs propres panneaux solaires et/ou éoliennes – qui sont de plus en plus nombreux à vouloir revendre leur excès de production au réseau de distribution – nous comprenons que le marché énergétique est en train de passer d’un modèle très centralisé à un modèle beaucoup plus distribué et à double-sens.

Les consommateurs veulent aujourd’hui pouvoir choisir quand et comment ils consomment (et vendent, désormais) l’énergie. Cela ne pourra se réaliser qu’avec le développement de « smart grids » (ou réseaux intelligents) dotés de capteurs et compteurs intelligents fournissant aux usagers un niveau détaillé de leur consommation d’énergie. Avec un compteur plus précis et donnant en temps réel les données liées à l’utilisation de l’énergie, les consommateurs seront en mesure de gérer et d’optimiser leur propre « utilisation intelligente ».

Mais le passage de « fournisseur d’énergie » à « fournisseur de mode de vie » nécessitera une approche beaucoup plus dynamique et optimisée de la maintenance et des services sur le terrain, et donc un niveau de service beaucoup plus élevé. Pour construire et assurer la maintenance d’une infrastructure intelligente, les techniciens et ingénieurs de terrain doivent disposer de technologies connectées.

Cela signifie que les entreprises qui auront entamé la transformation digitale de leurs processus métier en intégrant des technologies telles que les objets connectés, la réalité augmentée et l’assistance vocale, pourront gérer beaucoup plus efficacement leurs actifs, mieux planifier leurs activités, fournir des services de meilleure qualité plus rapidement, et donc satisfaire les exigences de leurs clients.

2017 : peut-on considérer un drone comme un robot ? La nécessite d’une législation pour normaliser les opportunités technologiques

Les drones sont en train de devenir la norme dans l’industrie énergétique. Ils sont les yeux qui permettent de contrôler des pipelines, des lignes électriques et tous les actifs complexes et difficiles d’accès pour les techniciens. 2017 verra sans aucun doute de nombreux développements. Premièrement, les données des drones vont être directement intégrées aux plateformes de gestion des entreprises et générer automatiquement des tâches à effectuer si des anomalies sont repérées. Ces bons de travail pourront être envoyés directement aux ingénieurs sur le terrain afin qu’ils soient pris en charge rapidement et, ainsi, minimiser le délai d’interruption du réseau.

L’utilisation des drones ne doit pas se limiter aux inspections. Comme les drones sont de plus en plus configurables, nous pouvons imaginer qu’ils pourront directement effectuer des réparations et des tâches manuelles. Les drones ne sont pas encore capables de prendre des décisions de façon autonome. Mais étant donné le rythme effréné de l’innovation dans ce domaine, il n’est pas difficile d’envisager que des tâches simples de réparation et de maintenance seront bientôt réalisées à distance avec les drones.

Avec l’adoption massive des drones, il est évident que de nouvelles lois et obligations de conformité vont émerger. Et pas seulement pour la sécurité aérienne. En Suède, récemment, une loi a été promulguée pour interdire l’utilisation non autorisée de drones caméra. Il n’existe pas, à l’heure actuelle, de normes globales. Il faut donc s’y intéresser, pour le moment, de manière locale.

2017 et le Machine Learning : la digitalisation des actifs

Des capteurs IP au double digital (ou jumeau numérique), de plus en plus d’actifs vont être digitalisés. Ils pourront permettre des analyses avancées des données recueillies.

Le Machine Learning est au cœur du développement de l’Industrie 4.0. Les plateformes automatisées d’analyses sont d’ores et déjà capables d’exploiter les immenses volumes de données recueillies à partir des actifs de l’entreprise, et permettent ainsi une meilleure analyse des équipements et de leurs performances.

Ces capacités d’analyse sont l’élément clé pour le développement de fonctionnalités prédictives. Les nouveaux modèles proposés par le Machine Learning exploiteront toutes les données de l’infrastructure intelligente pour générer des alertes sur les actifs défaillants ou les anomalies en cas de dysfonctionnement des équipements, avec des informations détaillées sur les mesures correctives à mettre en œuvre avant que les opérations ne soient interrompues.

Cependant, tout cela n’a de valeur réelle que si les capacités prédictives permises par l’intelligence opérationnelle sont intégrées aux solutions de gestion d’actifs de l’entreprise – de sorte que les prédictions génèrent des bons de travail avec des informations sur les équipements, pièces, outils et actions requises par l’ingénieur ou le technicien disponible au moment de l’opération et ayant le profil adéquat pour l’exécuter.

2017 présente de formidables opportunités de croissance pour les petites et grandes entreprises énergétiques : connectivité accrue, plus grande automatisation des processus, plus de données récoltées, etc. Au cœur de cela se trouve la solution de gestion de ces entreprises. Celle-ci va accompagner leur développement grâce à ses capacités de collecte et d’analyse de très grands volumes des données. Grâce à elle, ces entreprises vont être en mesure de proposer des services plus innovants et plus agiles à un nombre croissant de clients sensibles à leur mode de consommation énergétique, tout en maîtrisant leur rentabilité.

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